Soyez Lumière !

« Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. » Nos frères aînés dans la foi, les Hébreux, enseignent que Dieu fît « Tsim-Tsoum » : Dieu se retira en lui-même pour faire naître la lumière ; ce faisant, les ténèbres apparurent. Mais c’était le « prix » de la création du monde, de l’univers. Dieu fît de la place à l’univers et à l’humanité.

Aujourd’hui, les scientifiques nous parlent de la matière noire et de « l’énergie sombre » qui composent la plus grande part de l’univers. Ils  nous préviennent « La matière noire, invisible, compose une grande partie de l’Univers ; toutefois, nous ne pouvons la détecter qu’à partir de ses effets gravitationnels ». Cela nous le savons quand nous sommes comme entraînés au fond du gouffre par les ténèbres, la maladie, la perte d’un être cher, la peur. Tout ce qui constitue les « effets » « gravitationnels » qui, si nous ne faisons rien, nous entraînent vers un trou noir. Pour en sortir, nous avons besoin des autres, nous avons besoin de lumière. Juste un peu de lumière peut combattre une grande dose d’obscurité. Pour retrouver notre chemin vers Dieu.

Mais que nous demande Dieu ? N’est-ce pas de faire comme lui, faire « Tsim-Tsoum » ? « Tu fais ta demeure en nous Seigneur, tu es là présent, livré pour nous ». Faire présence à Dieu, le laisser agir en nous, c’est lui faire de la place ! « Laisse Dieu être Dieu dans ta vie », nous rappelle le père Francis, qui fût notre aumônier à LCE75. Jésus à qui on demandait « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ».

Le second commandement est semblable au premier. Faire « Tsim-Tsoum » à Dieu, et à notre prochain, lui laisser en nous une place, afin qu’il fasse de la lumière en nous. Qu’il soit une part lumineuse qui nous porte. Qu’il nous aide à transformer notre matérialité et ses « effets » en spiritualité, en lumière.

Bernadette à Lourdes nous permet d’approcher ce mystère qui vient « comme un coup de vent », nous dévoilant Marie, qui « lumineuse » nous éclaire, nous guidant vers Dieu. « Comme un coup de vent », nous dit Bernadette. Avez-vous remarqué à Lourdes les abris des cierges ? Ces abris protègent de la pluie, mais le vent y semble encore plus fort, ballottant les flammes des cierges. Ces derniers ne semblent pas s’éteindre. Dès que l’un est soufflé, il est rallumé par le cierge voisin.

Et nous, pèlerins, sommes comme les cierges, nous sommes ballottés, mais notre flamme est rallumée par celle du pèlerin voisin, qui lui aussi fait place en lui, pour nous permettre de profiter de sa flamme, de sa lumière, de sa foi. L’instant d’après, c’est nous qui lui offrons ce même réconfort. Chacun de nous est lumière pour l’autre. Comme il est dit dans la Bhagavad-Gîtâ (Chant du Bienheureux), « Si dans le ciel se levait tout à coup la Lumière de mille soleils, elle serait comparable à la splendeur de ce Dieu magnanime. »

Et Matthieu réaffirme dans son évangile « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Soyons lumière de notre frère, de notre sœur, afin que lui-aussi, elle aussi, puisse être lumière, qu’ensemble nous brillions de mille feux. Pour Dieu.

Vincent