Pépites du pélerinage 2017

Les pépites du pèlerinage 2017 sont, pour moi, des images de la nature, glanées au travers de nos activités, des paroles écoutées et méditées. Ces images s’articulent autour des deux éléments physiques fondateurs de la rencontre entre Marie et Bernadette : le minéral avec la grotte, le rocher d’une part, l’aquatique avec la source, l’eau d’autre part.

La grotte, le rocher.

L’image dominante est bien celle de la Vierge Marie qui, moins visible de notre lointain parisien, se révèle dans toute sa douceur et sa permanence sur son rocher, au-dessus de la grotte.
Dès l’arrivée, c’est le premier mouvement, le désir qui s’impose : aller vers la Vierge et renouer le contact avec sa présence aimante, face à nous, dans un nouveau dialogue, retrouvé après l’année passée loin d’elle.
Mgr. Fonlupt a évoqué le face-à-face entre Marie et Bernadette devant ce qu’il a appelé “ce trou noir, cette entrée de caverne”, qui peut rappeler les impasses éprouvantes de l’existence auxquelles nous avons à faire face.
Mais la distance initiale entre Marie, mystérieuse présence, et Bernadette, ignorante dans sa simplicité au début, cet espace se remplit au fil de leurs échanges et la distance se comble avec le temps. D’où la nécessité de donner du temps aux autres, d’attendre avant de juger pour mieux faire connaissance, pour s’apprivoiser mutuellement.
C’est ainsi que le “trou noir” devient un lieu d’apparitions et de grâce : Elle est là, elle lui sourit, elle nous attend.

La source, l’eau.


Aux premiers temps de leur rencontre, quand Bernadette  commence à gratter le sol, l’eau est boueuse, salie, comme notre âme peut l’être par les impuretés ou les malheurs de nos vies.
Mgr. Fonlupt nous l’a dit : “Il faut du temps pour accéder à l’eau pure”, au-delà de la boue. De même pour notre cœur : il faut du temps pour qu’il s’ouvre, devienne pur.
L’important est de transformer tout ce que nous recevons de la vie pour devenir nous-mêmes source pour les autres. Mouvement du don, ô combien difficile!, pour sortir de soi, comme l’eau vive, et s’ouvrir au mystère des relations à autrui, à l’attention, à la délicatesse.
Se laisser immerger soudainement dans le froid de l’eau des piscines peut aussi déclencher cette ouverture de l’âme, cette purification à laquelle nous aspirons. Comme dans un choc thermique, la chaleur et l’apaisement nous envahissent après coup.

L’eau à nouveau, lors d’un témoignage entendu évoquant le  tourbillon de la maladie qui entraîne dans les profondeurs de la douleur, comme une mer qui nous submerge et nous coupe de la vie. Mais, au bout du douloureux chemin, on peut sortir “lavé par la douleur, lavé de tout, l’accessoire, le futile, l’inutile, renvoyé à l’essentiel : la vie, la mort, l’amour” (P. 84, Livret du Pèlerin).
À Lourdes, nous ne sommes plus seuls, on nous l’a rappelé, ni dans la maladie, ni dans la prière. Au travers d’un contact renouvelé avec la nature et avec Dieu, “faisons le plein”. Nous recevons les uns des autres, du Christ, de Marie, de Bernadette, des richesses pour nous nourrir jusqu’au prochain voyage.
Elizabeth Murphy, octobre 2017