Lourdes Cancer Espérance-Paris

“Thanksgiving” Jour d’Action de Grâce

Américaine de naissance, Française par mariage et Parisienne depuis plus de 50 ans, j’ai la chance de connaître et aimer deux pays, deux langues et deux cultures, différents mais semblables aussi dans leurs valeurs et leurs croyances.
Et de ce fait j’ai le plaisir de célébrer des fêtes traditionnelles des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, celle de « Thanksgiving » est célébrée le 4ème jeudi du mois de novembre, date essentielle pour tous les Américains, où qu’ils résident. Familles et amis se réunissent pour partager un repas copieux et remercier Dieu pour les bienfaits accordés pendant l’année écoulée. Dinde farcie et rôtie, patates douces, haricots verts avec poitrine fumée, pain de maïs, sauce aux airelles, pour dessert les fameuses tartes au potiron et au « mincemeat » : on dit que le repas de Thanksgiving est le seul de l’année où les Américains mangent mieux que les Français !


L’origine de cette fête remonte au début du 17ème siècle, lorsque les premiers pèlerins (séparatistes religieux) arrivèrent sur la côte est des Etats-Unis pour échapper à la persécution religieuse en Angleterre. En septembre 1620, un navire appelé le « Mayflower » quitta Plymouth en Angleterre avec 102 passagers à son bord. Après un voyage périlleux de 66 jours, ils débarquèrent sur la côte sud du Massachusetts où ils établirent un village qu’ils nommèrent Plymouth.
Mais le premier hiver dans le nouveau monde fut brutal. Les arrivants souffraient du froid, de la famine et de la maladie. Au printemps 1620, il ne restait que la moitié des passagers et de l’équipage. Mais, grâce à l’aide des Indiens de la tribu Wampanoag qui leur montrèrent comment cultiver le maïs, extraire le sirop d’érable, pêcher et éviter les plantes vénéneuses, en novembre 1621 la petite colonie des 53 pèlerins restants réussit à faire fructifier sa première plantation de maïs. La célébration de cet événement, pour
rendre grâce à Dieu, dura 3 jours en compagnie des Indiens qui contribuèrent à la fête par du chevreuil, des épices et des plantes.
L’alliance avec les Indiens Wampanoag durera plus de 50 ans et, tragiquement, restera dans l’histoire de la colonisation de l’Amérique comme l’un des seuls exemples d’harmonie entre colons et Amérindiens.
Aujourd’hui, dans un grand nombre de familles américaines, la célébration de Thanksgiving a perdu sa signification religieuse originelle et est tout simplement un repas copieux partagé avec famille et amis. Néanmoins, des collectivités locales organisent des repas pour les plus démunis sur la base du bénévolat. Mes amis Américains expatriés en France se réunissent chaque année pour célébrer cette fête, pour nous rappeler nos origines, remercier Dieu pour nos amis et nos familles ici dans notre pays adoptif, et nous souvenir des êtres qui nous sont chers dans notre pays natal, si loin mais jamais oubliés.

Patricia Gorlier

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